Présidant le Congrès National pour les Droits Civils et le Suffrage des Femmes en 1908, la socialiste, féministe et suffragette reconnue, Eliska Vincent, rendit hommage aux grandes féministes telles que Paule Minck, Susan B. Anthony et Louise Michel, décédées depuis le précédent congrès en 1900. En Marie Robert Halt, elle salua "l'écrivaine fouriériste, dévouée à la cause des femmes travailleuses".
Marie Robert Halt avait des liens familiaux étroits avec les cercles républicains laïcs qui promouvaient le féminisme et le socialisme coopératif inspirés des idées de Charles Fourier. Lorsqu'elle rencontra son mari, un ami de son oncle Laugée, Robert Halt avait déjà publié un roman anticlérical (Une Cure du Docteur Pontalais) ainsi qu'un roman féministe (Mme Frainex), dont la distribution a fut censurée. Pendant la Commune, Robert Halt écrivait dans des journaux favorables à la Commune et plus tard, avec l'oncle de Marie Robert Halt, le peintre Philibert Couturier, il défendait les intellectuels communards. Il a travaillé à la Bibliothèque nationale avec l'ethnographe anarchiste reconnu, Élie Reclus. Reclus organisa un cercle féministe chez André Léo, le militant féministe et socialiste auquel Robert Halt était proche. Le fils de Léo epousa la cousine de Marie Robert Halt. Le féminisme du couple Halt se reflète dans la dynamique de genre présentée dans Suzette, en particulier dans les réactions de Suzette à la misogynie traditionnelle de son frère François.
Après la mort de son mari, Marie Robert Halt se consacra de plus en plus à son engagement social. Elle embrassa les idées associatives de Fourier et celles de l'économie coopérative de Charles Gide. Ces idées ont été mises en pratique à la Colonie de Condé-sur-Vesgre, où une Société Ménagère se crea en 1860 sur le site de la toute première tentative de mettre en pratique les idées de Fourier en 1833. Marie Robert Halt fut la directrice du Ménage sociétaire de la Colonie pendant de nombreuses années. De plus, elle apporta également un soutien actif à l'école locale, en créant une cantine scolaire approvisionnée par un jardin scolaire entretenu par les écoliers. L'attention accordée à la science et au plaisir de la nourriture tout au long de la série des Suzette fait écho aux idées de Fourier concernant la gastrosophie.
Avec un autre membre de la Colonie, Edmée Guébin, elle fonda la Ligue française des femmes pour la coopération en 1903 et en est devenue la première présidente. La Ligue visait à construire des logements pour les femmes travailleuses à Paris et pour lever des fonds établit une coopérative de consommateurs dans le 17ème arrondissement de Paris appelée La Ruche coopérative . Dans le chapitre 110 de Suzette (La Ruche), le texte du livre de la maîtresse célèbre l'association des travailleurs et met en avant la première coopérative anglaise de consommateurs, The Rochdale Society of Equitable Pioneers.
Marie Robert Halt et Guébin furent également membres du comité des dames de la Ligue de l'enseignement, la principale association française promouvant l'éducation laïque. Marie Robert Halt y travailla au développement des sociétés mutualistes pour les écolières et les jeunes femmes, et présenta un rapport sur ce sujet au congrès de la Ligue en 1902. Ses efforts en faveur de l'éducation, des droits des femmes et de la coopération, y compris une tentative de fonder une école agricole selon les principes fouriéristes, ont été interrompus par sa mort en 1908.