Document <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml-model href="http://www.tei-c.org/release/xml/tei/custom/schema/relaxng/tei_all.rng" type="application/xml" schematypens="http://relaxng.org/ns/structure/1.0"?> <?xml-model href="http://www.tei-c.org/release/xml/tei/custom/schema/relaxng/tei_all.rng" type="application/xml" schematypens="http://purl.oclc.org/dsdl/schematron"?> <?xml-stylesheet type="text/css" href="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/CSS/suzette_reading.css"?><TEI xmlns="http://www.tei-c.org/ns/1.0" xmlns:rdf="http://www.w3.org/1999/02/22-rdf-syntax-ns#"> <teiHeader> <fileDesc> <titleStmt> <title type="main">Suzette: a Digital Edition</title> <respStmt> <persName>John Westbrook</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Editor</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Diane Jakacki</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Project Manager</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Annie Girton</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2018-2020</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Sarah Haber</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2020-2022</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Rebecca Heintzelman</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2020-Present</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Juliya Harnood</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2021-Present</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Jaehoon Pyon</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2023-Present</resp> </respStmt> </titleStmt> <publicationStmt> <distributor>Bucknell University</distributor> <pubPlace> <address> <addrLine>One Dent Drive</addrLine> <addrLine>Lewisburg, PA 17837</addrLine> </address> </pubPlace> <availability> <licence>Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International</licence> </availability> </publicationStmt> <sourceDesc> <biblStruct> <monogr> <title>Suzette: Livre de Lecture Courante à l’Usage des Jeunes Filles. Morale—Leçon de choses, Economie Domestique – Ménage – Cuisine – Couture</title> <author>Robert Halt</author> <textLang>French</textLang> <imprint> <date>1889</date> <distributor>Libraire Classique Paul Delaplane</distributor> <pubPlace>Paris, France</pubPlace> </imprint> </monogr> </biblStruct> </sourceDesc> </fileDesc> <profileDesc> <langUsage> <language ident="fr">French</language> <language ident="en">English</language> </langUsage> </profileDesc> </teiHeader> <text> <body> <div xmlns:ns0="http://www.tei-c.org/ns/1.0" type="chapitre" xml:lang="fr" n="ch123"> <head>123. — Un début. </head> <div type="récit"> <p>Par un chemin creux, tout fleuri de serpolet, charrue et laboureurs débusquèrent dans une parcelle bien <fw type="footer">(1) Durée de la digestion de quelques aliments : 1° d'environ 1 heure : pieds de cochon bouillis, ris de veau, riz éclaté ; — 2° de 1 à 2 heures : œufs frais fouettés, pommes douces crues, venaison grillée, cervelles, foie grillé, lait bouilli, tapioca, œufs frais crus, compote de pommes, morue sale bouillie ; — 3° de 2 á 3 heures : lait cru, dinde, oie rôtie, agneau, pommes de terre, poulet fricassé, choux crus en salade, côtelette de veau, bifteck, oeufs à la coque, mouton grillé ou bouilli ; — 4° de 3 à 4 heures : boeuf bouilli, porc grillé, mouton rôti, carottes bouillies, œufs sur le plat, fromage, pain, veau rôti, canard domestique, soupe au bœuf ; — 5° de 4 à 5 heures : bœuf salé, porc salé, veau frit, canard sauvage, choux bouillis, lard, mouton salé, bouillon d'os.</fw> <pb type="page" n="431" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_431.jpg" /> <fw>UN DÉBUT. 431 </fw> plane, bien droite, dont les éteules*<note type="annotation">Éteule. Ce qui reste des tiges coupées pendant la moisson.</note> reluisaient comme or, aux premiers rayons du jour.</p> <p>Tout autour, les champs de luzerne et de betteraves scintillaient sous la rosée. Le ciel était bleu ; dans l'air, portés par la brise, voltigeaient des flocons blancs soyeux ; à quelque distance, les cailles rappelaient*<note type="annotation">Rappelaient. Elles criaient pour faire revenir au gîte celles qui étaient éloignées.</note>.</p> <p><persName type="fictif" key="m_dumay">M. Dumay</persName> prit la parole d'un air grave :</p> <p>— C'est à pareil jour, qu'autre fois, devant mon père, je traçai mon premier sillon, comme tu vas le faire devant moi, mon fils.</p> <p>— Oui, père.</p> <p>Au plaisir de la nouveauté, les yeux de <persName type="fictif" key="françois">François</persName> brillaient comme des lucioles*<note type="annotation">Luciole. Un des noms du ver luisant.</note>.</p> <figure> <caption>Caille. Cet oiseau est un gibier très recherché.</caption> </figure> <p>— Sache que c'est un honneur de travailler une terre faite par tes ascendants, et qui est toute pimpante encore des soins de <persName type="fictif" key="jacques">Jacques</persName>. Ni eux, ni ton frère n'auront à te reprocher de l'avoir laissée dépérir <figure> <caption>Eh bien ! regarde-moi.</caption> </figure> en tes mains, n'est-ce pas, mon <persName type="fictif" key="françois">François</persName> ?</p> <p>— Soyez tranquille, papa. Hardi ! vite, commençons.</p> <pb type="page" n="432" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_432.jpg" /> <fw>432 SUZETTE.</fw> <p>Il était pressé ; la main lui démangeait de se mettre à l'œuvre.</p> <p>— Eh bien ! regarde-moi.</p> <p>Le père prit le mancheron, toucha les deux bêtes, deux solides normands, l'un bai brun, l'autre gris pommelé. Ils démarrèrent lentement, d'un pas égal, et ils parcoururent la longueur de la parcelle. Derrière eux, sous la main savante du maître, la terre, au tranchant du soc, se creusait, se divisait à plaisir.</p> <p>A ton tour ! dit-il, au bout de ce bon morceau d'ouvrage.</p> <p>Avec fougue François empoigna le mancheron .</p> <p>— Et hue ! Pommelé ! et hue ! la Rousse ! et hue ! la charrue !</p> <p>Mais la charrue se mit à sauter, à danser derrière les chevaux, comme une grosse folle. Et pour la remettre à la raison, il fallut se laisser conduire soi-même. La main tenue par le père, <persName type="fictif" key="françois">François</persName> traça deux sillons, moins droits, moins profonds que le premier, mais où il n'y avait pourtant pas-trop à redire.</p> <p>Le quatrième, il le fit seul ; trois autres suivirent. Le père le complimenta : </p> <p>— Le reste, ajouta-t-il, ne doit pas te mener plus loin que onze heures. Tu rentreras. Comme en ce moment de semailles le temps est précieux, je vais préparer le grain pour l'après-midi. Allons, fieux, ça ne va pas trop mal.</p> <p>— Vous verrez, vous verrez, papa !</p> <p><persName type="fictif" key="m_dumay">M. Dumay</persName> partit.</p> </div> <div type="questionnaire"> <head>Questionnaire.</head> <list> <item>— Comment le père et le fils arrivèrent-ils au champ à labourer ? </item> <item>— Quel était l'aspect de cette parcelle de terrain ? </item> <item>— Parlez de l'aspect de la campagne environnante.</item> <item>— Que dit <persName type="fictif" key="m_dumay">M. Dumay</persName> d'un air grave ? </item> <item>— Comment <persName type="fictif" key="françois">François</persName> écouta-t-il ses paroles?</item> <item>— Qu'est-ce qui est un honneur pour un cultivateur ?</item> <item>— Quels sont ceux qui jusqu'alors n'avaient pas laissé dépérir le domaine ?</item> <item>— Comment le père donnat-il une leçon de labourage à son fils ?</item> <item>— Comment <persName type="fictif" key="françois">François</persName> se mit-il à l'oeuvre ?</item> <item>— Comment parvint-il à bien s'acquitter de sa tâche ? </item> <item>— Que lui dit le père en le quittant ? </item> <item>— Que répondit <persName type="fictif" key="françois">François</persName> ?</item> </list> </div> <div type="exercices"> <head>DÉVELOPPEMENT DES SUJETS PROPOSÉS POUR EXERCICES.</head> <div type="composition"> <head type="sujets">Composition.</head> <div type="questions"> <list> <item>— Décrire, d'après l'image, une scène de labour. </item> <item>— Montrer en quoi ce travail n'a rien de très pénibie et ce qui le rend souvent agréable aux cultivateurs.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p>(Voir <title>COURS DE COMPOSITION FRANÇAISE (Degré élémentaire et moyen), par <persName type="historique">E. LAPORTE</persName>, Partie du maître</title>, page 194.)</p> </div> <pb type="page" n="433" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_433.jpg" /> <fw>UN DÉBUT. 433 </fw> </div> <div type="industrie"> <head type="sujets">Industrie.</head> <div type="questions"> <list> <item>— UNE CHARRUE </item> <item>— C'est la plus utile des machines agricoles ; la décrire dans ses diverses parties en indiquant la fonction de chacune. </item> <item>— Si on le peut, nommer quelques espèces de charrues.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p>La <term>charrue</term> est une machine à labourer la terre, composée d'un train monté ordinairement sur deux roues, qui porte un gros fer pointu et un soc pour ouvrir et couper la terre ; elle est tirée par des chevaux ou par des bœufs.</p> <p>Le <term>soc</term> est une sorte de coin tranchant en fonte de fer ou en acier le fer pointu fixé en avant et au-dessus du soc s'appelle <term>coutre</term> ; il détermine, en la coupant verticalement, la largeur de la bande de terre.</p> <p>L'<term>âge</term> de la charrue, ou <term>flèche</term>, est une longue tige de bois ou de fer, qui porte en arrière les mancherons sur lesquels le laboureur pose les mains pour diriger la machine. Le <term>sep</term>, pièce de bois de 80 à 90 centimètres de longueur, porte le <term>soc</term> ; il est relié à l'âge par deux autres pièces obliques appelées <term>étançons</term>.</p> <p>Le <term>train</term> ou <term>avant-train</term> soutient l'âge.</p> <p>Les principales sortes de charrues sont :</p> <p>1° La <term>charrue Brabant</term> simple, employée de préférence dans les pays à terre argileuse ; quelquefois le soc est double, ce qui facilite le travail.</p> <p>2° La <term>charrue <persName type="historique">Dombasle</persName></term>, inventée par le célèbre agronome de ce nom auquel la ville de <placeName>Nancy</placeName> a élevé une statue.</p> <p>3° L'<term>araire</term>, employée dans les sols de peu de consistance et les pays montagneux ; elle ne comporte point de roues.</p> </div> </div> <div type="géographie" subtype="france"> <head type="sujets">Géographie.</head> <div type="questions"> <list> <item>— Nommer les régions de la <placeName>France</placeName> oú l'on élève les meilleures races de chevaux.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p>Les régions de la <placeName>France</placeName> où l'on élève les meilleurs chevaux sont ; la <placeName><term>Normandie</term></placeName>, dont les deux centres d'élevage comprennent la plaine de <placeName>Caen</placeName> et une partie du département de l'<placeName>Orne</placeName> ; l'arrondissement de <placeName>Cherbourg</placeName> possède une excellente race de constitution athlétique. Dans les landes de <placeName><term>Bretagne</term></placeName>, on trouve une race de petite taille, rustique et vigoureuse. Les chevaux du <placeName><term>Limousin</term></placeName> formaient les chevaux de selle les plus élégants et les plus estimés de nos pères ; les chevaux d'<placeName><term>Auvergne</term></placeName> sont sobres, rustiques, pleins d'énergie et de vivacité ; ceux des sont très recherchés pour le service de la cavalerie. Le cheval <term>flamand</term> est de haute taille et de forte corpulence ; cette race massive fournit aux brasseurs de <placeName>Paris</placeName> leurs meilleurs attelages. L'<placeName>Eure-et-Loir</placeName> produit le cheval percheron si recherché pour le service des omnibus : c'est le modèle des chevaux de trait ; enfin, les procurent de bons animaux pour le service de l'artillerie.</p> </div> </div> <div type="sciences_naturelles"> <head type="sujets">Agriculture.</head> <div type="questions"> <list> <item>— Quelle est la meilleure manière de semer les grains ?</item> <item>— Quels inconvénients résultent de l'ancienne méthode ? </item> <item>— Avantages du semoir.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p>Il y a deux manières de semer le blé et les autres céréales : en lignes, au moyen d'un instrument appelé semoir, ou bien à la volée, c'est-à-dire à la main, par un ouvrier qui suit la charrue. Le semoir dispose les grains d'une manière très régulière, en économisant un tiers de semence sur l'ancien procédé.</p> <p>Les lignes de blé doivent être à 20 ou 25 centimêtres de distance ; la profondeur qui convient le mieux aux grains est de 3 centimêtres, environ.</p> <p>(POUR LES ENFANTS DES VILLES : Avantages qu'il y a à embrasser la profession de ses parents. — Est-il permis de rougir de la profession de ses parents ?)</p> <p>L'apprentissage de la plupart des professions dévolues aux femmes <fw type="footer">SUZETTE (Maîtresse) <fw type="sig">25</fw></fw> <pb type="page" n="434" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_434.jpg" /> <fw>434 SUZETTE.</fw>est ordinairement long et minutieux ; il exige de la part de la jeune fille une attention soutenue, de l'application, de la persévérance ; demande à la maîtresse beaucoup de patience et de douceur. Or, n'est-ce pas à la maison paternelle, auprès de sa mère que la jeune fille se trouvera, à cet égard, dans les meilleures conditions ? Où rencontrera t-elle mieux une sollicitude de tous les instants pour sa santé, les encouragements dont elle a besoin afin de supporter sans défaillance l'assujettissement du travail quotidien ?</p> <p> À un autre point de vue, n'y a-t-il pas lieu de remarquer que, l'apprentie étant familiarisée dès son enfance avec les détails de la profession de sa mère, ses débuts seront moins pénibles et qu'elle aura pour stimulant la vocation sans laquelle le succès est impossible ? Nous disons la vocation, car les parents tiennent toujours à faire correspondre le choix d'un état pour leurs enfants, avec les dispositions et les goûts que manifestent ces derniers. Si la mère a décidé que sa fille embrasserait la même profession qu'elle, elle a certainement constaté que l'enfant possède les aptitudes nécessaires.</p> <p>La jeunesse aime la nouveauté ; l'inconnu a mille attraits pour elle, et elle ne voit guère des choses que les apparences extérieures, si trompeuses en général ; que de mécomptes, que de déceptions en résultent ! Aussi conseillerons-nous avec insistance aux adolescentes appelees à faire choix d'une profession, de consulter leurs parents et de préfèrer entre toutes celle de leur mère.</p> <p><term>Rougir</term> de la profession de ses parents indique autant de sottise que d'ingratitude. Qui a donné à ces derniers le moyen d'élever leur enfant, de pourvoir à son éducation et aux frais d'études ou d'apprentissage, si ce n'est cette profession ? Toutes d'ailleurs sont honorables dès qu'elles sont utiles, et les plus estimées ne sont pas toujours celles qui procurent une fortune rapide. L'enfant qui méprise la profession de son père et de sa mère, inspire un sentiment de répulsion à tous les honnêtes gens et l'on se plaît à humilier sa ridicule vanité.</p> </div> </div> </div> </div> </body> </text> </TEI> Document Download Object Type XML document