Document <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml-model href="http://www.tei-c.org/release/xml/tei/custom/schema/relaxng/tei_all.rng" type="application/xml" schematypens="http://relaxng.org/ns/structure/1.0"?> <?xml-model href="http://www.tei-c.org/release/xml/tei/custom/schema/relaxng/tei_all.rng" type="application/xml" schematypens="http://purl.oclc.org/dsdl/schematron"?> <?xml-stylesheet type="text/css" href="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/CSS/suzette_reading.css"?><TEI xmlns="http://www.tei-c.org/ns/1.0" xmlns:rdf="http://www.w3.org/1999/02/22-rdf-syntax-ns#"> <teiHeader> <fileDesc> <titleStmt> <title type="main">Suzette: a Digital Edition</title> <respStmt> <persName>John Westbrook</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Editor</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Diane Jakacki</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Project Manager</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Annie Girton</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2018-2020</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Sarah Haber</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2020-2022</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Rebecca Heintzelman</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2020-Present</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Juliya Harnood</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2021-Present</resp> </respStmt> <respStmt> <persName>Jaehoon Pyon</persName> <orgName>Bucknell University</orgName> <resp>Research Assistant and Encoder, 2023-Present</resp> </respStmt> </titleStmt> <publicationStmt> <distributor>Bucknell University</distributor> <pubPlace> <address> <addrLine>One Dent Drive</addrLine> <addrLine>Lewisburg, PA 17837</addrLine> </address> </pubPlace> <availability> <licence>Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International</licence> </availability> </publicationStmt> <sourceDesc> <biblStruct> <monogr> <title>Suzette: Livre de Lecture Courante à l’Usage des Jeunes Filles. Morale—Leçon de choses, Economie Domestique – Ménage – Cuisine – Couture</title> <author>Robert Halt</author> <textLang>French</textLang> <imprint> <date>1889</date> <distributor>Libraire Classique Paul Delaplane</distributor> <pubPlace>Paris, France</pubPlace> </imprint> </monogr> </biblStruct> </sourceDesc> </fileDesc> <profileDesc> <langUsage> <language ident="fr">French</language> <language ident="en">English</language> </langUsage> </profileDesc> </teiHeader> <text> <body> <div xmlns:ns0="http://www.tei-c.org/ns/1.0" type="chapitre" xml:lang="fr" n="ch052"> <head>52. — A table. </head> <div type="récit"> <p>Quel bouillon ! ah ! c'est du vrai bouillon de bourgeois ! s'écria, devant la soupe, <persName type="fictif" key="ludivine">Ludivine</persName>, en faisant claquer sa langue. <persName type="fictif" key="suzette">Suzette</persName>, comment le fais-tu ?... <persName type="fictif" key="lisa">Lisa</persName>, ma fille, écoute bien ce qu'on va dire.</p> <p><persName type="fictif" key="suzette">Suzette</persName> dit bonnement, pour la vingtième fois, qu'elle faisait le pot-au-feu comme tout le monde, avec les ingrédients*<note type="annotation">Ingrédients. Choses qui entrent dans la composition d'un mets.</note> ordinaires de viande, de légumes et de sel; mais qu'elle veillait à n'amener que lentement l'ébullition*<note type="annotation">Ebullition. Action de bouillir.</note>, puis à la maintenir égale jusqu'au bout.</p> <fw type="footer">SUZETTE (Maîtresse). <fw type="sig">11</fw></fw> <pb type="page" n="182" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_182.jpg" /> <fw>182 SUZETTE.</fw> <p><persName type="fictif" key="lisa">Lisa</persName>, en fait d'attention au pot-au-feu, ou à quoi que ce soit au monde, ressemblait beaucoup à une <figure> <caption>Les marais salants. L'eau de mer, en s'évaporant dans les marais salants, marais artificiels où on la fait venir, laisse au fond le sel dont elle était chargée. Le sel est indispensable pour assaisonner les aliments.</caption> </figure> linotte ; dès le troisième mot, elle était déjà loin de la question.</p> <p>Il y a des gens ainsi construits ; les facultés capitales d'écouter et de regarder, facultés sans lesquelles l'homme passe en cette vie comme un animal, et un animal très inférieur*<note type="annotation">Animal inférieur. De peu d'intelligence ; au-dessous des autres.</note>, semblent leur manquer, quoiqu'ils aient des oreilles et des yeux. Rien ne les arrête, rien ne les touche. Ils sont sans désir d'être agréables, non pas seulement à leur prochain, mais encore à eux-mêmes, par un peu d'effort à faire. Et c'est pourquoi on ne mangeait jamais rien d'honnêtement préparé chez la voisine <persName type="fictif" key="ludivine">Ludivine</persName>.</p> <figure> <caption>Le persil, plante potagère, sert en cuisine pour donner du goût à certains plats.</caption> </figure> <p>Après la soupe vint le bouilli, couronné de persil, flanqué*<note type="annotation">Flanquer. Placer à côté, entourer.</note> de légumes joliment arrangés tout autour.</p> <p>Le vieux père <persName type="fictif" key="benoît">Benoît</persName> mangeait à fond comme tout bon paysan à la fête, mais il ne louait pas. <persName type="fictif" key="vincent">Vincent</persName> <pb type="page" n="183" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_183.jpg" /> <fw>A TABLE. 183 </fw> riait au plat ; <persName type="fictif" key="ludivine">Ludivine</persName> aussi était contente et, après avoir bu un coup de bière, elle exprima sa satisfaction : </p> <p>— Oui, c'est à croire que l'incendie de votre maison, en grillant ici bien des choses, a grillé également votre mauvais sort*<note type="annotation">Sort. Mat dû à des influences malfaisantes, d'après les gens ignorants.</note> ; car, depuis, tout vous est prospère, les semailles, les récoltes, la basse-cour, et les samedis au marché de la ville. <persName type="fictif" key="françois">François</persName> lui-même n'attrape plus de mauvais coups, et se passe de mon onguent.</p> <p>— Ne parlez pas d'onguent ! s'écria <persName type="fictif" key="françois">François</persName>, vous m'empècheriez de dîner.</p> </div> <div type="questionnaire"> <head>Questionnaire.</head> <list> <item>— Que dit et demanda <persName type="fictif" key="ludivine">Ludivine</persName> après avoir goûté la soupe ? </item> <item>— Que répondit <persName type="fictif" key="suzette">Suzette</persName> à <persName type="fictif" key="lisa">Lisa</persName> ? </item> <item>— Que savez-vous du caractère de <persName type="fictif" key="lisa">Lisa</persName> ?</item> <item>— A quelles gens ressemblait-elle ? </item> <item>— Quels sont les travers de ces gens ? </item> <item>— Comment le bouilli fut-il servi ? </item> <item>— Comment se comportaient le père <persName type="fictif" key="benoît">Benoît</persName>, <persName type="fictif" key="vincent">Vincent</persName> et <persName type="fictif" key="ludivine">Ludivine</persName> ? </item> <item>— En quels termes <persName type="fictif" key="ludivine">Ludivine</persName> exprima-t-elle la satisfaction qu'elle éprouvait ? </item> <item>— Comment <persName type="fictif" key="françois">François</persName> accueillit-il l'allusion à un certain onguent ?</item> </list> </div> <div type="exercices"> <head>DÉVELOPPEMENT DES SUJETS PROPOSÉS POUR EXERCICES.</head> <div type="morale"> <head type="sujets">Morale.</head> <div type="questions"> <list> <item>— DE L'ATTENTION. </item> <item>— A quoi reconnait-on qu'une jeune fille est attentive ? Exemples.</item> <item>— Que gagne-t-on à être attentive ?</item> <item>— Qu'est-ce qui doit exciter l'attention des jeunes filles : 1° chez elles ; 2° à l'école; 3° au dehors ? </item> <item>— Qu'est-ce qu'une étourdie ? </item> <item>— Citez les désagréments qui surviennent aux étourdies.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p>On reconnaît qu'une jeune fille est attentive lorsqu'elle écoute posément ce qu'on lui explique, lorsqu'elle regarde avec soin les choses soumises à son examen ; enfin, lorsqu'elle adresse des questions judicieuses et discrètes sur l'objet de l'entretien, quand elle n'a pas compris parfaitement.</p> <p>Un enfant attentif acquiert une foule de connaissances utiles parce qu'il sait regarder, observer, écouter, et qu'on ne sait jamais mieux les choses que lorsqu'on les a apprises soi-même.</p> <p>Bien des objets doivent solliciter l'attention des jeunes filles : </p> <p><term>A l'école</term>, ce seront les récits de sa maîtresse, les lectures qu'elle entendra et fera, les explications sur les leçons, les exercices relatifs aux règles étudiées ; j'ajouterai les bons exemples qui se présenteront à ses yeux.</p> <p><term>Chez elles</term>, que d'occasions de regarder et de se rendre compte ! Les opérations du ménage, les détails de la cuisine, le soin du jardin, les travaux de couture de la maman, sont les principales ; on n'oubliera pas les conseils sur les manières, le langage, les lectures, les fréquentations.</p> <p><term>Au dehors</term>, ce ne seront point les étalages des modistes ni les vitrines des libraires et des confiseurs qui exciteront son attention. Quand elle accompagnera ses parents ou les personnes à qui elle aura été confiée, elle observera la démarche, la tenue des dames bien élevées et leur façon de s'exprimer. Elle considérera l'arrangement intérieur des maisons où elle sera introduite pour en faire son profit, les monuments pour former son goût, les merveilles de la nature pour reconnaître la sagesse, la prévoyance et la bonté de leur auteur.</p> <pb type="page" n="184" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_184.jpg" /> <fw>184 SUZETTE.</fw> <p><term>Une étourdie</term> considère les objets à la hâte, allant de l'un à l'autre sans réflexion, sans but, sans s'intéresser à rien, sinon à des futilités qui excitent une gaîté de mauvais goût et des saillies ridicules. Elle parle à tort et à travers, quitte à froisser les personnes les plus considérables, ou à s'exposer à devenir la risée de ses compagnes. On augure mal de l'avenir d'une étourdie.</p> </div> </div> <div type="civilité"> <head type="sujets">Civilité.</head> <div type="questions"> <list> <item>— Comment dispose-t-on un couvert lorsqu'on a des invités ? </item> <item>— Comment place-t-on les invités ?</item> <item>— Quelle est, à table, la tenue d'une jeune fille étourdie et manquant de tact ?</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p><term>La mise du couvert</term> est une chose importante pour l'ordre et l'agrément du repas. On dispose la table de manière que la circulation soit facile ; sur la nappe, on placera deux assiettes devant chaque convive avec une serviette; à droite seront la cuiller, la fourchette et le couteau ; à gauche le pain, si on ne l'a point posé à côté de la serviette ; devant, le verre ou les verres à boire.</p> <p> Au centre de la table, sera le plateau sur lequel on mettra, à mesure qu'on les apportera, la soupière, les plats, le saladier; à chaque extrémité, les salières, le vin, les carafes d’eau fraîche. On dispose les fruits et autres parties du dessert dans des compotiers ou des assiettes et plats d'une forme particulière, au fond desquels on met souvent des feuilles de vigne ou de la mousse pour faire ressortir les fruits qu'ils contiennent.</p> <p>Les dispositions de l'éclairage doivent concorder avec le gracieux arrangement des couverts, des plats et des verres.</p> <p>Le maître et la maîtresse de la maison occupent, vis-à-vis l'un de l'autre, les places du milieu. Les deux messieurs les plus considérés prennent place à droite et à gauche de la maîtresse ; les deux dames les plus honorées, à droite et à gauche du maître. La place de droite est la place d'honneur. Si le nombre des hommes est à peu près égal à celui des dames, on a soin de les entremêler, et l'on éloigne les uns des autres les proches parents, afin que la conversation soit plus générale. Les convives les moins âgés et ceux d'un rang inférieur sont aux extrémités de la table.</p> <p>Une jeune fille étourdie parle à haute voix à table, interrompt les conversations, rit bruyamment, néglige de remercier quand on lui offre d'un plat, et commet souvent des maladresses qui achèvent de donner une idée peu avantageuse de son éducation et de ses manières.</p> </div> </div> <div type="sciences_naturelles"> <head type="sujets">Sciences naturelles.</head> <div type="questions"> <list> <item>— LE HOUX. </item> <item>— Décrire l'arbuste avec ses feuilles et ses fruits. </item> <item>— Propriétés de son feuillage. </item> <item>— A quoi peut servir le houx ?</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p><term>Le houx</term>, arbuste toujours vert, a des feuilles luisantes et armées de piquants ; il porte de jolies baies d'un rouge vif qui ne sont d'aucun usage, mais qui produisent un effet charmant sur le vert sombre de la plante. On emploie le houx pour former les clôtures des champs et des pâtures dans les pays montagneux, et ses tiges servent à confectionner des cannes et des manches de fouets.</p> </div> <div type="questions"> <list> <item>LE PERSIL </item> <item>— Qu'est-ce que le persil ? </item> <item>— Décrire la plante. </item> <item>— Époque à laquelle on le sème et on commence à en cueillir. </item> <item>— Diverses sortes de persil. </item> <item>— Usages du persil comme assaisonnement.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p><term>Le persil</term> est une plante potagère aromatique employée dans la cuisine comme assaisonnement. Elle est bisannuelle et porte des feuilles très découpées; on la sème au printemps, et trois mois après on commence à la cueillir. Il y a diverses sortes de persil, que l'on distingue à la forme des feuilles ; la variété frisée est la plus estimée. <pb type="page" n="185" facs="https://raw.githubusercontent.com/BucknellDSC/suzette/master/images/page_images/Suzette_185.jpg" /> <fw>AU DESSERT. 185 </fw> Cette plante entre dans la confection de la plupart des sauces accompagnant les plats de viande.</p> </div> </div> <div type="économie_domestique"> <head type="sujets">Économie domestique. </head> <div type="questions"> <list> <item>— LE POT-AU-FEU. </item> <item>— Qu'entend-on par pot-au-feu ?</item> <item>— Comment prépare-t-on le pot-au-feu ? </item> <item>— Indiquez de quelle façon on le met en train et on le conduit.</item> <item>— Comment prépare-t-on une soupe grasse ? </item> <item>— Comment prépare-t-on un potage au tapioca, aux pâtes d'Italie ? </item> <item>— Établir le prix de revient d'un pot-au-feu où il entrera, avec les légumes, 1 kilog. 500 de viande.</item> </list> </div> <div type="réponses"> <p>On entend par <term>pot-au-feu</term> un mets formé de viande de bœuf qu'on fait bouillir non seulement pour la manger, mais encore et surtout pour en obtenir du bouillon.</p> <p>Pour préparer le pot-au-feu, on place un kilogramme de bœuf dans un pot avec trois litres d'eau environ ; on sale et l'on met le tout en ébullition, mais très lentement. Après avoir enlevé l'écume à cinq ou six reprises, on ajoute deux ou trois carottes et un navèt fendus en deux, avec un poireau ficelé et également fendu ; puis deux clous de girofle et une gousse d'ail. Parfois, on joint à ces légumes une tête de chou, mais c'est au détriment de la qualité du bouillon. On donne enfin quatre à cinq heures de cuisson, et l'on colore le bouillon avec une cuillerée de caramel ou des cosses de pois séchées au four.</p> <p>N. B. — On a cru inutile de donner des développements sur les autres questions d'économie domestique.</p> </div> </div> </div> </div> </body> </text> </TEI> Document Download Object Type XML document